Chaque jour Dracula

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Même un personnage sombre et effrayant, comme l’illustre Dracula, a eu une petite enfance… et sans doute des moments de profonde inquiétude. Dans cette magnifique bande dessinée, notre petit prince des ténèbres a beau être un bon élève, il est profondément angoissé au point de ne plus vouloir aller à l’école. En vérité, notre petit vampire est victime de harcèlement scolaire et devra trouver une façon de s’en sortir. Sa solution ne sera pas la meilleure, mais son aventure est malgré tout une très belle porte ouverte pour aborder ce thème d’actualité tristement universel.

Couché dans son petit cercueil douillait qui lui sert de lit, le petit Dracula est déjà hanté par des songes douloureux qui sont les pâles reflets des mauvais traitements qu’il subit à l’école. Sa principale faute… il est différent. Il a des yeux rouge sang et des canines proéminentes. Mais surtout, sa peau diaphane est trop fragile… et l’empêche de jouer au soleil dans la cour avec les autres élèves. Un privilège qui ne passe décidément pas. Pour couronner le tout, peut-être est-ce ses ascendants aristocratiques, mais il utilise généralement un vocabulaire soutenu. Notre petit vampire serait donc une victime idéale et de vilains garnements le martyrisent quotidiennement. Au début, il tente de réprimer son sentiment. Il se tait et culpabilise. Mais, la douleur est persistante et il finit par en glisser un mot à son papa qui lui conseille d’être plus intelligent que ses agresseurs. Le lendemain, notre petit vampire décide d’utiliser la même médecine sur le chef de ses harceleurs et malheureusement, cette nouvelle joute de sarcasmes et d’injures se retourne contre lui. Il est cette fois brutalement humilié. De retour à la maison, son père constate son grand désarroi et lui fait consulter un médecin qui révèle enfin l’état de la situation. Le petit Dracula est victime de harcèlement scolaire. Profondément déçu de ne pas avoir perçu l’ampleur du problème, son papa tentera de le rassurer et de redonner confiance à son petit vampire en lui expliquant que c’est bien sa différence qui pourrait être sa force. Son père ira aussi voir l’enseignante de son fils pour qu’elle soit au fait du problème. Toutefois, celle-ci n’aura pas le temps d’agir, car le jour suivant, notre petit vampire réussira à faire peur à ses agresseurs. Mais, une question demeure, le petit Dracula a-t-il vraiment posé le geste le plus approprié pour la situation? Doit-on répondre à une menace par la menace ?

Une très belle bande dessinée qui grâce à la médiation d’un adulte peut aisément servir de point de départ pour aborder le harcèlement scolaire. Il existe d‘ailleurs passablement d’information et même des formations sur ce thème sur le site du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (http://www.education.gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/intimidation-et-violence-a-lecole). De plus, une lecture interactive est tout à fait envisageable, car chacun peu réfléchir et débattre sur la façon d’aborder la situation (comment agir, qu’aurait-on fait à sa place ?). Notons que le texte est parfois un peu recherché, mais… doit-on avoir honte d’enrichir son vocabulaire ?

Damien Thornton, bibliothécaire

Référence : Chaque jour Dracula / créé par Loïc Clément et Clément Lefèvre, Éditions Delcourt, 2018, 33 pages, ISBN : 9782413001669.

Mots clés : 2e cycle du primaire, Bandes dessinées, harcèlement scolaire, Dracula.

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