Stratégies de la désinformation

Stratégies de la désinformation

Comment savoir si cette publication à propos d’un enfant orphelin en pleurs du pays de Floringan, guérit du cancer grâce aux résultats d’une recherche sur les noix de bananes canadiennes est véritable ? C’est possible de reconnaître la désinformation ou la mésinformation en quelques minutes. Voici quelques définitions, conseils et même des exemples pour vous mettre à l’épreuve et avoir l’air plus intelligent(e) au souper du samedi soir.

La mésinformation et la désinformation

La mésinformation

Il s’agit d’une information naïvement fausse, causée par manque de rigueur ou de connaissances ou simplement par distraction. Eh oui, même votre journaliste ou votre site d’informations reconnu peut aussi se tromper.

La désinformation

Ce sont des informations créées avec l’intention de tromper et de manipuler. Le hic c’est que dans la désinformation vous trouverez à la fois, des informations vraies et fausses. Ces dernières sont assaisonnées de pincées de contenus, images ou contextes truqués.

Typologies des fausses nouvelles

Avant de passer aux stratégies, sachez qu’il existe une typologie des fausses nouvelles. Les reconnaître pourrait vous rendre plus sage que votre voisin. Il y aurait alors :
La nouvelle satirique : contenus imitant la structure d’un article de presse et présentés d’une manière exagérée et sur un ton humoristique. La satire vise à contester un sujet de société sérieux.
La parodie : contenus présentés sur un ton divertissant sans lien avec une factualité.
La fabrication : contenus sans bases factuelles avec une volonté de désinformation. La réplique de la mise en forme journalistique est utilisée pour obtenir de la crédibilité et de la visibilité.
La manipulation : retouches d’images ou vidéos pour fabriquer une factualité.
La publicité : lorsque le contenu publicitaire est publié sous la forme du contenu informatif (publicité native).
La propagande : collectif exerçant des stratégies sur l’opinion publique pour l’amener à accepter et à adhérer à ses idées.
sources des définitions :  Coutant, A. 2018.

Stratégies de la désinformation

Bon, maintenant, nous allons nous attarder aux principales stratégies utilisées par les démons de la désinformation. Prenez des notes !

I. La méfiance

Source: DeviantArt. By Nighted

Préparez-vous, selon une étude sur la confiance à l’égard des nouvelles, 28 % des Canadiens trouvent que les fausses nouvelles sont responsables de leur méfiance envers les médias traditionnels . Même le rapport Qui dit quoi du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) indique que la plupart des sites de désinformation trouvent appui dans la méfiance des gens à l’égard des gouvernements occidentaux et les médias du grand public.

Cette méfiance est le gagne-pain de plusieurs sites qui propagent toutes sortes de rumeurs, canulars, complots, polarisations, mèmes scandaleux, études scientifiques fallacieuses et controverses. Les créateurs de la désinformation se serviront de cette méfiance pour entrer dans l’esprit de votre oncle Gregorio et lui faire partager un article porteur de haine contre le monde entier.

  Soyez curieux si : 

1. L’article ou le site vous fait comprendre que son contenu ne sera jamais publié dans un média officiel. Pourquoi? Parce que ceux-ci sont des méchants tyranniques ou des monopoles capitalistes.
2. Les sujets traités sur le site visité se ressemblent beaucoup, bref, ils vous servent toujours la même soupe sans sel ni poivre.
3. La publication n’est pas signée, provient d’un autre média dont le nom est imprononçable ou bien le non de l’auteur est inventé.
4. Vous ne trouvez pas de sources dans la publication et celles que vous trouvez sont aussi crédibles que l’organisateur du Fyre festival.
5. Les images, qui sont souvent truquées, vous font larmoyer pendant des jours, vous surprennent, vous indignent ou vous font paniquer au point que vous voudriez déménager chez votre mamie en quête de protection.

Pour aller plus loin :
Les moutons rebelles

 


II. Les émotions

Eh bien, il semblerait que publier du contenu émotif ferait agir l’index des foules vers un partage compulsif sans réflexion préalable. Selon Anne-Cécile Robert, auteure de la Stratégie des émotions : « L’émotion abolit la distance entre le sujet et l’objet ; elle empêche le recul nécessaire à la pensée ; elle prive le citoyen du temps de la réflexion et du débat. » Hélas, rappelez-vous que les articles ou mèmes appelants aux émotions ou à l’empathie manipulatrice sont accompagnés d’images choquantes.
Salut la peur, la panique et la surprise, adios la critique et les vérifications de faits.

Soyez curieux et vérifiez : 

1. Utilisez ces outils pour vérifier les images accompagnant des publications larmoyantes ou qui font appel à la panique. Vérifiez les images sur TinEye ou Google Images.
2. Faites une recherche sur l’origine de la publication, l’auteur, le site et le but de la publication.

3. Lisez les commentaires, il y a toujours un combattant aux infox qui sera ravi d’allumer la population avec ses observations.
4. Observez l’image, vous trouverez peut-être un détail incohérent et utilisez Google Earth pour vérifier les détails.
5. Utilisez l’outil d’Amnesty International pour vérifier les vidéos.

Pour aller plus loin :
AFP. « Non, cette photo ne montre pas un matador se rendant compte de la barbarie de la tauromachie »

L’autre JT. « Agression de migrants en manque de femme » : l’intox d’extrême droite

III. Les bots et les faux comptes sur les réseaux sociaux

Vous serez surpris si je vous souffle à l’oreille que près de 10% des comptes sur Instagram sont manipulés par des logiciels automatisés ? Ce genre de logiciels sont appelés des bots, capables de faire appel à votre attention et d’interagir avec vous en utilisant un langage naturel.
Et ce n’est pas le seul réseau social infesté par des bots ou des faux comptes, en 2018 Twitter a supprimé 70 millions des comptes suspects  et dans les trois premiers mois de 2018, Facebook affirme aussi avoir supprimé 583 millions des faux comptes.

Mais c’est quoi le problème avec ces faux comptes et ces bots machiavéliques?
Ces comptes sont souvent utilisés pour : propager de fausses informations, publier des messages dérangeants, usurper l’identité de votre chanteur préféré, faire de l’extorsion ou de l’arnaque, promouvoir du contenu politique, propager des articles ou bien pour vous vendre des choses dont vous n’avez pas besoin… La liste est longue n’est-ce pas?

  Soyez curieux et vérifiez :

1. Les bots ne possèdent ni bio ni photo de profil. S’ils ont une photo, il y a de fortes chances que ce soit celle d’un beau mannequin néo-zélandais. Vérifier sur TinEye et Google Images !
2. Les bots publient beaucoup de contenu similaire.  Toujours les mêmes messages telle une bonne vieille cassette de Backstreet Boys.
3. Aiguisez votre œil et votre jugement, vous verrez de légères modifications sur les noms des faux comptes des réseaux sociaux, Beyoncé sera Beeyoncé, et Shakira vous parlera des bénéfices de manger la racine des guimauves.

4. Les bots et les faux comptes vous envoient des liens vers des sites douteux.
5. Les bots et les faux comptes ne possèdent pas beaucoup d’amis ou d’abonnés et ces comptes ne sont pas certifiés.

 Pour aller plus loin :
Hoax-net. [FACEBOOK] Attention aux faux comptes de personnalités.

IV. Les études pseudo-scientifiques

Il y a des milliers de journaux scientifiques et parmi ceux-ci, il y a des pseudo-journaux sans scrupule. Ces derniers, au contraire des publications officielles, demandent de l’argent aux auteurs pour publier leurs articles. De plus, ils n’exigent pas de vérifications par les pairs.
Et pour ajouter une cerise au gâteau, selon John Loannidis, spécialiste dans l’étude des études, la plupart des études publiées par des journaux officiels comportent certaines problématiques, soit l’impossibilité de reproduction par d’autres chercheurs ou encore, un échantillonnage trop faible pour une généralisation.

Voilà le terrain de jeu pour propager des études sans rigueur ou fondements. Vous verrez aussi des études comportant des thématiques sur le climat sous un angle sceptique, émettant des arguments sur l’inefficacité des vaccins ou faisant les éloges de faux médicaments. De la fausse science quoi !

À partir de ces éléments, n’hésitez pas à poser des questions critiques lorsque votre amie Pauline vous dira que vous pouvez maigrir grâce au chocolat.

 Soyez curieux et vérifiez :

1. Est-ce que l’étude a été publiée dans une revue scientifique reconnue?
2. Est-ce qu’il y a des données sur la méthodologie et l’échantillonnage?
3. Est-ce que l’étude appuie d’autres études sur la question traitée?
4. Est-ce que l’étude a été financée par une compagnie ayant des intérêts pour les retombées de l’article?
5. Vérifiez le site émetteur de l’article, les images et les sources citées.

Pour aller plus loin :
Franceinfo. Sinusite et risque de cancer : l’art de détourner une étude sérieuse.

V. La polarisation et le biais de confirmation

Vous avez certainement vu passer sur votre fil Facebook une image, un titre d’un article ou une publication chargée d’indignation extrême. Par exemple, les religieux envahissent votre bout de terre, vous allez perdre votre emploi à cause d’un cruel immigrant ou vous souffrirez de la famine si vous votez soit pour la gauche ou pour la droite.
Sachez que la plupart de ces publications ont l’intention de créer des polémiques en faisant appel aux préjugés, à vos croyances.
La polarisation vise la division de l’opinion publique en se servant de causes instigatrices. La polarisation encourage l’engagement aveugle des individus, et ce, au mépris des experts.
Ainsi, les individus consulteront des articles plus proches de leurs valeurs afin d’y trouver du confort. Ce confort est relié au biais de confirmation.
Le biais de confirmation est la tendance à rechercher l’information qui confirme nos croyances et à ignorer toute information qui la remet en cause. Même nos émotions et notre identité seraient touchées par des informations qui contredisent nos opinions. Sous cet angle, si vous n’interrogez pas vos croyances ou idéaux, cela renforcera votre engagement. 
Selon Mariam Chammat, fondatrice de Chiasma : « la plupart des histoires partagées ont tendance à avoir un «kick» afin de susciter un engagement fort sur les médias sociaux, car ceux-ci suscitent le plus de goûts et polarisent à leur tour la personne qui les partage et ceux qui réagissent encore plus ». Alors, attention ! Ne pas remettre en question vos opinions et vos croyances peut vous mener tout droit à la désinformation.

Soyez curieux et vérifiez :

1. Multipliez vos sources, utilisez des médias différents pour lire sur un même sujet.
2. Consultez d’autres articles comportant des regards différents sur le même sujet, surtout si vous lisez un article vous dévoilant un seul point de vue sans faire appel à de vrais experts ou à des opinions opposées. 
3. Informez-vous, si vous lisez un article qui vous offre une information partielle d’une situation sans vous présenter le contexte global de la problématique.
4. Demandez-vous le pourquoi de votre opinion sur un sujet.
5. Doutez, doutez ! Surtout si vous êtes convaincu de votre opinion sur le sujet.

 Pour aller plus loin :
Monkey. Monkey parle avec Albert Moukheiber : Notre cerveau face au Fake News

VI. Les « experts »

Vous le savez déjà, pour qu’un article soit crédible, il est nécessaire de vérifier son origine et ses sources. Ces sources sont d’autres articles, livres, travaux ou citations d’experts ayant la renommée nécessaire pour commenter ou soutenir un sujet. Malheureusement, avec l’expansion des sites de diffusion de nouvelles sur Internet et la commercialisation de ces sites, le journalisme traditionnel garant de qualité a perdu du terrain. Nous voyons ainsi la propagation des discours et des articles sans sources !
Ainsi, même votre ado peut se proclamer journaliste sur un site douteux, rédiger un article et trouver un expert à l’intérieur d’un chapeau de magicien pour appuyer ses propos.

Soyez curieux et vérifiez :

1. « L’expert » en question n’est pas associé comme expert à une association ou à un groupe officiel.
2. « L’expert » a des intérêts à gagner après la publication de l’article.
3. « L’expert » parle d’un sujet hors de son champ d’expertise, salut, les célébrités !
4. Le discours du vrai expert est hors contexte ou bien une partie de son discours est utilisé pour justifier des propos contraires.
5. Jugez les efforts de l’auteur de l’article pour rendre son information véridique.

Pour aller plus loin :
HuffingtonPost. Gwyneth Paltrow donne un (mauvais) conseil santé pour soigner la grippe.

VII. Les théories de complot

Le complot réfère à des théories de conspirations liées à des événements orchestrés par un groupe, une organisation ou un gouvernement. Ces théories offrent des solutions très simples à des situations complexes.
Des exemples? Les changements climatiques inventés par le gouvernement, des enlèvements faits par les extraterrestres, la Terre plate, le VIH créé dans un laboratoire, JFK assassiné par la CIA ou bien, des illuminati en quête de domination mondiale.
Et le fil est mince, vous pouvez passer d’une recherche sur le Nutella, au visionnement de théories du complot en quelques clics. Ces théories peuvent gagner en visibilité grâce à la méfiance, au biais de confirmation et aux joyeux algorithmes : plus vous cliquez sur « j’aime » ou les commentaires sur ce type d’articles et vidéos, plus vous en aurez, youpi !
Prenez note de ces cinq éléments propres au théories du complot, identifiés sur le site theoriesducomplot.be

Soyez curieux et vérifiez :

1. Les déclarations officielles sur le sujet en question sont rejetées. Celles-ci sont cataloguées comme des mensonges créés par le gouvernement, par de malveillants scientifiques, par un lobby ou par les méchants médias traditionnels.
2. Le mot « manipulation » est sur-utilisé, puisque bien sûr, il y a une « organisation secrète » derrière tout ou des « agents secrets » travaillant très dur pour d’obscurs intérêts.
3. La coïncidence n’existe pas, la cause d’un événement est étroitement liée au résultat d’une autre cause.
4. Il y a beaucoup d’arguments, même si ceux-ci ne sont pas reliés. Tout argument opposé est nié ou ignoré.
5. L’auteur à tendance à traiter son lectorat de naïf.

 Pour aller plus loin :
Consultez sur Theoriesducomplot.be 14 capsules thématiques, 6 capsules d’exercices et un livret pédagogique.

VIII. Le démasquage

Vous avez décidé de questionner l’auteur d’une publication douteuse. Vous ne trouvez pas ses sources et vous trouvez que ses théories sont aussi crédibles que les histoires de Pinocchio. Eh bien, vous allez confirmer le tout avec sa/leur réponse : du déni, une attaque personnelle ou une attaque pour discréditer votre métier ou profession.
Selon Cristina Tardáguila, directrice de l’agence Lua, dédiée à la vérification des faits, les techniques face au démasquage sont similaires : « ils n’attaquent pas le message, ils attaquent la personne qui envoi le message ». Toujours selon son expérience, elle remarque l’utilisation de trolls pour faire des attaques personnelles et professionnelles. Et, il y a bien sûr ceux qui ignorent les vérifications et qui continuent à propager la désinformation.

De plus, les moyens pour discréditer ou créer de l’intérêt sur une publication ou un profil sont variés, et ce, grâce à une industrie émergente axée sur la vente de la propagande numérique : achats de faux comptes voués à interagir sur les réseaux sociaux, utilisation de bots programmés pour « aimer » ou attaquer certaines publications, acquisitions de lots de suiveurs, propagation de tweets haineux.

Soyez curieux et vérifiez :

1. L’émetteur de la désinformation vous répond avec des insultes.
2. Vous recevez des messages haineux de gens que vous ne connaissez pas (probablement des trolls ou des bots).
3. Leur réponse inclut une attaque à votre profession, votre employeur ou votre gouvernement.

  Pour aller plus loin :
Pour la Science. Pourquoi les faits ne suffisent pas à convaincre les gens qu’ils ont tort.

IX. Algorithmes et bulle de filtres

Un algorithme est une séquence d’instructions qui permet de résoudre un problème ou d’obtenir un résultat. Pensez à un itinéraire, une routine, une recherche sur le dictionnaire ou bien à une recette.
Quelle est la recette des algorithmes sur internet ?
4 oz d’habitudes de navigation au niveau des contenus;
1 oz de type d’appareil utilisé pour la navigation;
2 oz de votre localisation géographique;
5 oz de traces numériques : commentaires, partages, publications, réactions et historiques de recherche.
Résultat: l’algorithme décidera ce que vous pouvez voir ou non. Il sera le gardien d’une bulle remplie de contenus qui vous réconforteront dans vos opinions : une bulle de filtres !
Eli Pariser introduit le concept de bulle de filtres dans son ouvrage The filter bubble.  Il définit celle-ci comme  « l’état dans lequel se trouve un internaute lorsque les informations auxquelles il accède sur Internet sont le résultat d’une personnalisation mise en place à son insu (…) chaque internaute accède à une version différente du web, il reste dans une « bulle » unique et optimisée pour lui ». Mais, pensez-y, avez-vous vraiment besoin de ce genre de contenu ?

Il est possible de percer cette bulle afin de découvrir ce que le monde entier peut vous offrir en matière d’information. Voici quelques techniques.

Soyez curieux et vérifiez :

1. Faites attention à la façon de poser votre question aux moteurs de recherche. Évitez de donner la réponse dans votre question.
Des questions comprenant des idées préconçues comme « Est-ce que les immigrants volent des jobs ? » ou des idées négationnistes comme « l’Holocauste a-t-il existé ? », vous proposeront des résultats qui confirmeront des postulats. Salut biais de confirmation ! Salut bulle de filtres !

2. Prenez soin d’effacer votre historique de recherche et de nettoyer vos cookies.
3. Vous pouvez utiliser des applications, des extensions ou vous abonner à des info-lettres qui vous permettront d’accéder à des contenus différents.  EscapeYourBubble ou Allsides sont de bons exemples.
4. Activez, selon vos besoins, la navigation en privé.
5. Déconnectez-vous des sites et des applications lorsque vous n’êtes pas en ligne.
6. Creusez, ne vous contentez de vos résultats, cherchez des publications comprenant des opinions différentes.

   Pour aller plus loin :
Ted. Eli Pariser nous met en garde contre « les bulles de filtres » en ligne.

Vous venez de découvrir plusieurs stratégies de désinformation ainsi que des techniques qui vous aideront à la contrer. Mais sachez que votre principal outil restera la pensée critique. Devant une publication, réveillez l’esprit scientifique en vous et posez-vous ces questions :

Qui est l’auteur ? De quoi est-il question? De quand date l’information ? Pourquoi est publié l’information? D’ provient l’information ? Comment est présentée l’information ?
Voici des affiches qui pourront vous guider.

Réfléchir avant de partager une publication sera toujours le meilleur moyen de rester bien informé.

Et voici un quiz pour mettre en pratique vos connaissances ! Prêts ? Partez !

Infiltre la désinformation

Pour combattre la désinformation, quoi de mieux que de comprendre les techniques de ses créateurs. Ta mission? t’infiltrer dans le journal « Le Direct », démasquer ses techniques et découvrir le secret final !

Heidy Guzman
Bibliothécaire CSDM

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