9 août 1936. Sohn Kee-Chung remporte l’épreuve du marathon aux Jeux olympiques de Berlin. Toutefois, la victoire du jeune athlète coréen a un goût amer. En effet, la Corée étant sous domination de l’Empire du Japon, Sohn Kee-Chung est contraint de courir sous le nom et aux couleurs du Pays du Soleil-Levant. Pour réaliser son exploit olympique, le marathonien a su trouver la persévérance et la force nécessaire, et ce, malgré les humiliations infligés par les occupants japonais.
Il faudra attendre plusieurs années avant que le nom coréen et la nationalité coréenne de Sohn Kee-Chung soient inscrits au palmarès des Jeux Olympiques. On imagine aussi le bonheur et la fierté ressentis par l’ancien athlète, quand il reçut l’honneur d’allumer la flamme olympique aux JO de Séoul en 1988.
À travers son roman biographique, François-Guillaume Lorrain retrace le parcours atypique du premier Coréen à avoir emporté une épreuve olympique. L’histoire relate plusieurs moments de la vie du marathonien dont son enfance sous la dictature japonaise, sa victoire contemporaine de celle de Jesse Owens aux JO organisés par l’Allemagne nazie, son embrigadement de force pour soutenir la propagande japonaise et la reconnaissance de son héroïsme sportif et national à Séoul. Le garçon qui courait révèle l’histoire peu connue de cet athlète olympique nommé Sohn Kee-Chung, témoin des profonds bouleversements vécus par le peuple coréen.
Karl Mauboussin, bibliothécaire
Référence : Le garçon qui courait / François-Guillaume Lorrain, Éditions Sarbacane, 2016, 224 pages, ISBN : 9782848659343.