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L’histoire commence le 29 décembre 1890, dans le Dakota du Sud, au moment où le peuple Sioux « rend son âme » face au 7è régiment de la cavalerie américaine. C’est au milieu de cette tuerie, appelée le massacre de Wounded Knee, qu’une amérindienne accouche d’un garçon avant de se faire tuer. Jonah, soldat américain atypique, décide de sauver le nouveau-né et de le confier à sa sœur et à son beau-frère, tenanciers d’un magasin général. Ces derniers, qui n’ont pas d’enfant, adoptent le bébé, qu’ils prénomment Ulysse. Le couple Wincoop pense qu’il est préférable de cacher les origines amérindiennes de leur fils adoptif. Pourtant, le jeune Sioux aura du mal à faire sa place au milieu de cette société de colons blancs. La mort accidentelle de la mère adoptive d’Ulysse va brutalement le ramener à ses origines et à la terre de ses ancêtres.
Le premier volume de cette bande dessinée raconte une page douloureuse de l’histoire de la conquête de l’ouest américain et nous remémore le massacre de la tribu Lakota Miniconjou. Ulysse Wincoop relate aussi le parcours tragique et difficile d’un enfant partagé entre l’éducation chrétienne de sa famille adoptive, pétrie de rêve américain, et la culture amérindienne de ses aïeuls. On peut regretter le choix du vocabulaire (notamment les insultes entre les enfants) qui est parfois en décalage avec la réalité de l’histoire. Cette bande dessinée n’en reste pas moins remarquable et originale, notamment par les illustrations de Bachelier, qui s’est inspiré des tableaux de Maynard Dixon, peintre du Old West américain. À signaler qu’on trouve des notes historiques à la fin de l’ouvrage.
Karl Mauboussin, bibliothécaire
Référence : Ulysse Wincoop : Le dernier des Sioux (vol.1) / Festraëts et Bachelier; Gallimard, collection « Bayou », 2015, 78 p., ISBN : 9782070655687.